Marie-Claude Rollier sous la serre des plants de tomates. ©Nastasia Jeanneret

Cette mâtinée de fin juin, il fait déjà chaud à Boudevilliers. Arrivées en bus au départ de Neuchâtel, nous longeons les champs de blé bordés de coquelicots qui mènent chez Rollier Paysage. Un écriteau BioSuisse nous accueille : « PLANTONS À VENDRE ». Sans aucun doute, nous sommes à la bonne porte.

En attendant notre hôte, nous découvrons la magnifique serre en verre couverte de panneaux solaires, fraîchement installée ce printemps. Juste à côté, un chariot rempli de plantons, en vrac : géranium odorant, angélique, laurier, marjolaine, roquette… et un peu de menthe sur le bout des doigts… Que ça sent bon !

Quelques chariots remplis de plantons. ©Nastasia Jeanneret

Marie-Claude Rollier débarque, joyeuse et souriante. Elle précise immédiatement : « Sur ces tables ce ne sont que les restes. Au printemps, il y en avait partout » ! Pour Marie-Claude et Valérie, qui s’occupent des plantons, la saison de plantation commence fin février, avec les premiers semis de tomates, de poivrons et les aubergines. Puis, les serres et les tables se remplissent, jusqu’au fameux mois de mai, où les jardinières et jardiniers se présentent en nombre : « Nous recevons des gens de toute la région ! Du Haut, du Bas, du Val-de-Ruz… Il faut dire que nous sommes bien centrés, ici à Boudevilliers. »

Les plantons sous la serre en verre, au printemps 2023. ©RollierPaysage

Les plantons sous l’un des tunnels, au printemps 2023. ©RollierPaysage

De la Borcarderie à Boudevilliers

Pour Marie-Claude, l’aventure des plantons a commencé en 1983, à la Borcarderie à Valangin : « C’était vétuste mais ça allait bien. Je m’occupais de la famille et j’avais le boulot juste à côté. » Dès le départ, l’horticultrice de formation a accordé une grande importance à ce que le travail soit fait de manière artisanale. Pour elle, travailler à la main, sans l’aide de machines, permet d’offrir un soin particulier à chacune des plantes.
Car en effet, pour que les plantons arrivent à maturation, il est nécessaire de veiller au grain : « Les plantes, c’est un peu comme des bébés. Il faut s’en occuper tout le temps », précise-t-elle. Et il faut relever que Marie-Claude est aussi attentive que dévouée pour ses très chers plantons : « Lorsqu’il commençait à geler au milieu de la nuit, je me levais pour les couvrir et les protéger » se souvient-elle en riant.

Un travail fait de manière artisanale. ©Nastasia Jeanneret

De la Borcarderie à aujourd’hui, Marie-Claude est toujours restée déterminée et motivée, convaincue que son travail a un sens : « On dit qu’il faut manger local, alors il faut aussi permettre aux gens de produire local », affirme-t-elle. De plus, elle constate que la demande est au rendez-vous : « Les gens trouvent que nos plantons sont beaux et cela fonctionne bien ». Cette année, ce sont les plantons de tomates qui ont particulièrement bien fonctionné auprès des clientes et clients : « Fin mai, tout était déjà parti » !

Transmission de flambeau

Cette année 2023, Marie-Claude Rollier a célébré son quarantième et dernier printemps de plantons. Dès l’année prochaine, elle transmettra le flambeau à son fils Lionel, qui a repris l’entreprise. Valérie Martignier assurera quant à elle la responsabilité des cultures.

Mais cette retraite bien méritée ne semble pour autant pas dissiper le dynamisme et la motivation de Marie-Claude. Après la récente mise en place des commandes en ligne et la nouvelle serre, il est entre autre prévud’embellir et d’aménager les alentours: « Ce n’est jamais fini ! Nous avons encore plein d’idées », lance-t-elle avec enthousiasme.

Question produits également, il y aura du nouveau : des tisanes à base de feuilles séchées ! On devrait donc, déjà cet automne, pouvoir goûter toute une série d’infusions de sauge, de verveine, de thym serpolet, de marjolaine ou encore de basilic toulsi. Le choix sera varié, et se trouvera en vente dans les étagères de la Coopérative des halles !

Valérie Martignier reprendra la responsabilité des cultures. ©Nastasia Jeanneret

Marie-Claude devant la nouvelle serre en verre. ©Nastasia Jeanneret